Le 1er avril prochain Une Luciole dans la nuit organise une journée de formation à « l’écoute active » destinée à ses bénévoles et prestataires. Focus sur cette journée animée par Alain Charron.
Accompagner une personne (atteinte de cancer ou d’une maladie grave) ou ses proches nécessite beaucoup d’explications concernant la maladie, les traitements, ce qui va se passer…, c’est le travail exclusif des professionnels de santé.
Mais c’est aussi un accompagnement et une écoute de chacun, pour que les personnes concernées puissent exprimer leurs peurs, angoisses, regrets, sentiments. Les bénévoles d’associations, telle que « Une Luciole dans la Nuit », ont ce rôle d’écoute et doivent être formés pour cela.
L’Ecoute active est apolitique et areligieuse. C’est avant tout une question de bon sens et d’humanité. Elle s’adresse aux personnes atteintes de maladies graves ou leurs proches, mais aussi à toute personne rencontrant une difficulté lourde, professionnelle, sentimentale, mais aussi pendant les mois ou les années de deuil qui succèdent le décès d’un être cher. Finalement, c’est assez « universel ».
Ecouter, c’est être là, un humain face à un humain, pour réconforter la personne en difficulté, sans jugement, sans s’identifier à elle, sans « se mettre à sa place ». Chacun est unique de part sa culture, son éducation, son milieu, ses origines… et il est impossible de « se mettre à sa place ». Être dans l’empathie reste l’essentiel, partager une émotion sans s’identifier, être prêt à accueillir d’éventuelles confidences, être dans « l’ici et maintenant », sans attentes. C’est ce que l’on fait tout de suite qui est important.
Ecouter, c’est l’encourager à parler, à exprimer ce qui lui est nécessaire, l’encourager à « vider son sac », « déposer son fardeau ». En aucun, ce n’est lui raconter « quelque chose pour lui remonter le moral », un discours lénifiant, des phrases toutes faites. Il n’existe pas de liste de choses à dire.
L’écoute active, c’est aussi encourager la personne à continuer à parler, lui poser des questions pour faciliter son expression. Demander des précisions, interroger sans être invasif ou enquêteur. Juste faciliter la parole.
L’écoute active, c’est être là, parfois en silence, sans rien dire, juste montrer à la personne qu’on s’intéresse à elle, que l’on n’est pas gêné par ses pleurs, sa colère éventuelle.
Ecouter, c’est être disponible, moralement, émotionnellement. S’asseoir pour parler, sans attendre un retour.
Prendre conscience que tous les échanges restent strictement confidentiels.
Ecouter ne s’apprend pas « dans les livres », mais il existe des « bonnes pratiques » à mettre en œuvre. C’est pour garder cette approche, la plus professionnelle possible, qu’Une Luciole dans la nuit propose à ses bénévoles et ses prestataires chaque année de se former à l’écoute.
La prochaine formation aura lieu à l’association le mardi 1er avril de 10h à 16h animée par Alain Charron. Elle s’effectue en groupe de 10/12 personnes maximum. Elle est destinée à des bénévoles, adhérent(e)s et prestataires partenaires de l’association. Alain Charron s’appuie sur une présentation, une base pour échanger et stimuler les réactions de chacun. Chaque session est différente. Rien n’est demandé aux participants, ni mise en scène, ni jeu de rôle potentiellement gênant. Chacun apporte ses remarques, son expérience, s’il le souhaite. La journée est surtout sous le signe de l’échange.
Enfin, être bénévole ou intervenant à l’Association nécessite d’être bien informé du cadre éthique, législatif et réglementaire, sur les droits du patient, de toute personne en France. (Les lois Claeys Leonetti sont évoquées).
Rendez-vous le mardi 1er avril de 10h à 16h, inscription auprès de l’association au 06 49 42 26 38 ou au 06 72 21 31 52.
Alain Charron est pharmacien intervenant dans le monde hospitalier, titulaire d’un Diplôme Universitaire douleur et soins palliatifs et d’un Diplôme Universitaire d’Ethique médicale. Il intervient, en milieu hospitalier, depuis plus de 20 ans comme bénévole d’accompagnement, pour l’écoute et l’accompagnement des malades au travers d’associations nationales. Depuis 2016, il est engagé auprès d’Une Luciole dans la nuit dont il est membre du conseil d’administration.