Le cancer et ses traitements affectent le corps et le mental du malade. La musicothérapie adoucit les maux et représente un soutien face à la maladie. Récemment des ateliers sont proposées aux adhérent(e)s d’Une Luciole dans la nuit. Rencontre avec Beya Barkous, musicothérapeute pour l’association.
Beya Barkous est une professionnelle de santé d’un genre nouveau : elle est musicothérapeute. Son rôle ? Utiliser la musique, les sons et le chant à des fins thérapeutiques. Beya décrit sa profession comme paramédicale : « La musicothérapie est un accompagnement, une aide, un soutien, un support de rééducation. On parle de psychothérapie non verbale qui utilise d’autres moyens de communication, sonores. »
La musique et le chant permettent d’aller chercher des émotions, de les exprimer. Une fois ces émotions exprimées, le corps se libère, se sent soulagé et va mieux. De récentes études menées en milieu hospitalier montrent que la musicothérapie permet, entre autres, de réduire la consommation de médicaments, d’améliorer le sommeil, et procure une sensation de bien-être durable. Beya précise qu’il s’agit d’une thérapie brève : « dès la première séance le patient se sent mieux. »
Il existe deux approches dans la musicothérapie : l’une active et l’autre réceptive. L’approche active fait intervenir la voix, le corps par l’intermédiaire du chant et du jeu avec les instruments : « cela permet d’avoir accès à l’inconscient ». L’autre approche est réceptive afin d’agir sur le cerveau pour se détendre.
Beya décrit ses ateliers comme des « chemins thérapeutiques durant lesquels on apprend à se connaître, à accepter ses émotions pour libérer son corps ». Les séances s’effectuent en groupe de 3 à 10 personnes et dure environ deux heures. Nul besoin d’être musicien pour participer.
L’atelier débute par ce que Beya appelle « une lecture du groupe ». Beya met à disposition tout un tas d’instruments, simples et faciles d’accès comme des percussions, des bols tibétains, des tambourins, des djembés, ou plus complexes comme le violon ou la guitare.
Chacun s’exprime au travers d’un instrument qu’il choisit. « Cela me permet de savoir dans quelle disposition est chaque participant(e) ».
Puis vient l’exercice de la voix. Chaque participant(e) est invité(e) à chanter en s’exprimant sur une émotion choisie : par exemple la colère, la joie, la peur…Chacun crée son texte, le chante et joue musicalement l’émotion dont il est question. Beya précise que ces exercices s’effectuent en toute bienveillance « ce sont des moments très joyeux, où l’on rit beaucoup… Il n’y a pas d’exercice plus ou moins réussi, il s’agit tout simplement de laisser s’exprimer chaque participant à sa mesure. La musique et le chant permettent de libérer les émotions, de se sentir soulagé, plus léger ». Beya enregistre chaque participant(e) qui s’écoutera ensuite et découvrira sa voix.
En fin de séance, chaque participant(e) doit décrire son expérience au travers de trois mots. Beya précise que les mots qui reviennent le plus souvent sont « bien-être, soulagement, découverte de soi.»
La musicothérapie est un soin de support qui permet avant tout d’apporter du bien-être à la personne, de prendre soin de soi, de soulager son corps.
Avant de finir notre échange, Beya rappelle sa rencontre avec Une Luciole dans la nuit : « C’est Evelyne Barbeau, présidente d’Une Luciole dans la nuit qui m’a contactée, car elle avait entendu parler des ateliers que j’organise à l’hôpital Avicenne. Nous nous sommes rencontrées et avons proposé un atelier découverte aux adhérentes de l’association. Le groupe a tout de suite accroché, et senti les effets bénéfiques de l’accompagnement. Nous avons donc mis en place un cycle d’ateliers un mardi après-midi par mois, hors vacances scolaires, de 14h à 16h. »
Pour Beya « L’art est le miroir de l’âme. Avec l’art on se voit, on apprend à se regarder, à découvrir ses besoins et à y répondre en toute autonomie »
Plus d’informations sur la musicothérapie : Une Luciole dans la nuit au 06 49 42 26 38 ou 06 72 21 31 52.
Beya Barkous est musicothérapeute depuis plus de dix ans. Elle est diplômée de psychothérapie, de musicologie et de musicothérapie. Elle est violoniste, harpiste, multi-instrumentiste. Fondatrice et directrice de l’association Musicothérapie Sans Frontières , elle intervient en milieu hospitalier, en maison de retraite, maisons d’accueil, et EHPAD. Elle s’est spécialisée dans l’accompagnement de la femme et des enfants. Elle consulte également à domicile et à son cabinet à Saint Cloud.