Du théâtre pour dédramatiser le cancer
Marie-Pierre Bologna
Le Parisien édition de Seine-Saint-Denis
26 septembre 2012
Il y a deux ans Evelyne et Maryse ont eu l’idée de créer leur propre association à Epinay-Sur-Seine. UneLuciole dans la nuit, en hommage à une amie décédée. Le but : rappeler la nécessité du dépistage des cancers et tout particulièrement de celui du sein. Tout au long de l’année, les deux femmes proposent des ateliers d’esthétique, bien-être, gymnastique douce, réflexologie, couture, écriture, théâtre…« La porte est ouverte à tout ce qui est agréable. L’idée est avant tout de se sentir bien. Être de nouveau à l’aise avec ce corps qui vous a trahi en quelque sorte et avec l’image de soi », raconte Evelyne, âgée de 45 ans, qui a eu un cancer du sein il y a cinq ans. « J’ai eu de la chance. J’ai subi un traitement léger par radiothérapie. J’ai été dépistée tôt. C’est-à-dire que ma mère a également eu un cancer, donc j’ai bénéficié d’un protocole spécial. J’étais très surveillée », témoigne-t-elle.« Avec un cancer, on ne prononce jamais le mot guérison. On parle de rémission. On vit avec une épée de Damoclès. Alors ici nous voulons également dédramatiser », poursuit cette mère de trois enfants, ingénieure de formation, qui a pris des cours dans la communication sur les questions de santé.Et pour dédramatiser, une vingtaine de membres, sur les quarante que compte l’association, ont écrit une pièce de théâtre « à mourir de rire », sourit Evelyne, intitulée « Tumeurs ou tu meurs pas ». C’est un élève du Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris, Martin Nikonoff, qui met en scène le spectacle présenté dimanche à Epinay. Dans cette série de tableaux sur l’humanité, Evelyne incarne un personnage récurrent, qui traverse les âges et le cancer.Avec Maryse, Evelyne propose aussi une écoute et un accompagnement des personnes atteintes de la maladie et tout particulièrement aux femmes qui ont un cancer du sein. Elles tiennent une permanence les 3es mardis de chaque mois au centre de consultation des Presles, au 1er étage, 21-23 rue du commandant-Boucher, soutenues par la Clinique de l’Estrée, la mairie et des membres du comité départemental du cancer.