Vacciner pendant une chimiothérapie, quelles précautions ?
Vacciner, c’est administrer à l’organisme, un agent créateur de défenses, dit « antigénique » pour renforcer le système immunitaire, les défenses de l’organisme contre un agent infectieux, une maladie. Tout est réalisé pour la prévention d’une maladie, souvent redoutable, invalidante ou mortelle.
Selon le bon vieil adage, « mieux vaut prévenir que guérir ».
Un vaccin est un médicament, d’origine biologique. Les risques liés à la vaccination sont infimes, par rapport à ceux, très importants, liés à la maladie qu’il prévient.
Certes, lors d’une vaccination, il peut y avoir une petite réaction locale, type rougeur, douleur au point d’injection, petit gonflement, voire rarement légère fièvre. Pas de quoi s’inquiéter…
Comme tout médicament, le vaccin bénéficie d’une surveillance avant, pendant et après sa mise sur le marché. La sécurité de chacun est assurée, mais il ne faut pas acheter son vaccin sur Internet, risque de contrefaçon, comme pour tout médicament.
Un vaccin est dit « inactivé » quand l’agent infectieux est détruit, même s’il peut provoquer une immunisation, il ne peut entrainer un risque.
Un vaccin atténué est toujours vivant. Aucun risque sur un organisme sain, l’organisme va développer alors un système de défense pour s’en débarrasser. Plus délicat sur un organisme affaibli par une maladie grave ou un traitement lourd, type chimiothérapie. On ne vaccine pas pendant la maladie.
C’est pourquoi les vaccins vivants atténués sont déconseillés pendant une chimiothérapie ; on évite donc toute vaccination contre la tuberculose, la fièvre jaune (pas de voyage dans un pays à risque pendant une chimiothérapie), la rougeole, les oreillons, la rubéole et la varicelle. On évite le contact avec une personne infectée par une épidémie, même si c’est un enfant.
L’inverse n’est pas vrai. Si on est bien vacciné, cela ne peut jamais nuire en cas de chimio, au contraire.
Pendant une chimiothérapie, qu’elle soit orale ou injectable, si une question concernant la vaccination se pose, toujours demander à son médecin ou à son pharmacien ou à un centre de vaccination, pour avoir un avis sûr, même si on ne se rappelle pas du nom des produits de chimio.
Il est, en revanche, recommandé de se faire vacciner contre la grippe et le pneumocoque, qu’une chimio soit en cours ou prévue.
Que faire quand la chimiothérapie est terminée ? Même si la personne est à jour de ses vaccinations, comme les défenses de l’organisme ont été amoindries par les effets du traitement, des rappels sont vivement recommandés pour certains vaccins, particulièrement contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, entre 3 à 6 mois après l’arrêt de la chimio. Et, toujours, sur avis médical !
Il est aussi préférable que les proches soient, eux-mêmes, bien vaccinés contre la grippe, ou la varicelle s’ils ne l’ont pas eue. Ils pourraient transmettre ces maladies au malade sous chimio.
Pour toute question, médecin ou pharmacien sont les meilleurs interlocuteurs. Ils se réfèrent, eux-mêmes, au calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales de l’année en cours, établi par le Ministère de la Santé, donc bien à jour.
Merci à Alain CHARRON, pharmacien-sophrologue, administrateur et rédacteur de cet article.