Que ce soit au printemps (lors de la 1ère vague) ou en cette fin d ‘automne, face à l’afflux considérable de malades de la Covid 19 dans les hôpitaux et cliniques, il se dit beaucoup, sur les chaines d’infos, à la radio ou ailleurs, que des patients sont déprogrammés, leurs opérations repoussées pour soigner les malades du coronavirus, et que cela entrainerait une perte de chance de guérison pour ceux qui sont repoussés. Ce pourrait être inquiétant.
Qu’en est-il ? Pourquoi certaines opérations sont-elles décalées ?
Face à l’engorgement des hôpitaux et cliniques lié à l’accueil de malades Covid, souvent très graves, les chambres en établissements de santé sont complètes, les blocs opératoires souvent déviés de leur activité première (la chirurgie) pour accueillir ces malades si lourds en réanimation.
Moins de capacité, plus de malades, il faut gérer les priorités. Des interventions non urgentes, éventuellement du type prothèse orthopédique, pose de pace-maker, cataractes et plein d’autres… peuvent être reprogrammées à une date ultérieure sans mettre aucunement en danger la santé et la sécurité des patients. C’est le médecin spécialiste (et son équipe) qui va choisir ce qu’il estime « déplaçable » ou non, aux vues de la maladie, et en fonction du patient et de son état. Ce n’est jamais fait « à la légère », mais avec beaucoup d’attention, au cas par cas.
Comme l’explique la Directrice d’une clinique d’Ile de France, d’un des leaders de l’hospitalisation privée en France, « pour cette 2ème vague, les établissements sont mieux préparés, organisés, mieux accompagnés pour la prise en charge des malades de la COVID-19 que lors de la première vague »
« De plus la doctrine est claire, les activités programmées doivent être poursuivies en fonction d’une balance bénéfice/risque et la prise en charge des malades du cancer reste une priorité. »
« Une intervention moins urgente sera déprogrammée au profit d’une intervention ne pouvant être reportée telle qu’une intervention pour une pathologie cancéreuse ».
Certes, ce n’est pas plaisant, quand on s’est préparé à être opéré de s’entendre dire que ce sera repoussé, chacun considérant que son cas est urgent, c’est bien humain. Par contre, il est essentiel d’expliquer, de prendre le temps de ces explications mais également d’écouter le patient. Encore faut-il avoir les explications pour comprendre pourquoi… C’est cela aussi la solidarité si chère à notre société.
Continuer à se faire suivre, soigner, dépister
Mais, il est aussi fondamental que chacun ou chacune ne diffère aucun rendez-vous médical, aucune séance de chimiothérapie ou de radiothérapie par crainte de contamination.
Selon un médecin généraliste de Seine-Saint-Denis, « beaucoup de patients ont repoussé leurs rendez-vous de consultations par crainte de se rendre dans les hôpitaux et d’attraper la COVID ».
Toujours selon cette Directrice de clinique, « cependant la peur subsiste pour nos patients et tout particulièrement les plus fragiles. Nombreux sont encore à hésiter à se rendre dans les établissements hospitaliers ou en consultation chez leur médecin par crainte d’être contaminés. Sur ce point, il est nécessaire de les rassurer. Toutes les équipes et les organisations sont covid-vigilantes pour permettre aux patients, même fragiles, d’être accueillis dans les meilleures conditions de sécurité. Ainsi permettre que chacun continue à consulter, à être opéré et poursuivre son traitement en évitant tout risque de retard de prise en charge et par conséquent de perte de chance. »
Notre association n’a pas vocation à « juger » les décisions prises, comme elle ne se mêle pas de donner un avis sur les diagnostics et les traitements. Mais elle peut bien sûr tendre une oreille attentive aux inquiétudes et aux doutes de chacun et chacune.
À vos côtés à distance
Même si à ce jour l’association reste fermée à l’accueil du public, elle reste disponible, à votre écoute par téléphone et en visio pour les adhérents ou non, malades et proches qui souhaiteraient trouver une oreille attentive. Elle continue à vous proposer à distance un certain nombre de soins de support et d’accompagnement (sophrologie, activité physique adaptée, accompagnement diététique ou encore esthétique).
Je remercie l’ensemble de nos partenaires, médecins, oncologues, directrice d’établissement hospitalier ou encore pharmacien hospitalier qui nous ont aidé dans la rédaction de cette information.
Vous pouvez également vous rendre sur le site de l’Institut National du Cancer INCa afin d’obtenir des réponses à vos questions mais également de l’information.