une luciole dans la nuit hortithérapie

Jardiner pour lutter contre le stress et l’anxiété liés au cancer

De nombreuses études montrent les bienfaits du jardinage  sur la santé. L’hortithérapie est une discipline thérapeutique reconnue dans de nombreux pays. Elle consiste à utiliser les plantes et le jardin dans le cadre d’activités à but thérapeutique menées par des professionnels formés. Au mois de juin, Une Luciole dans la nuit propose une séance découverte à ses adhérent(e)s en partenariat avec Terr’Happy. Echange avec Stéphanie Personne, sa co-dirigeante.

Stéphanie Personne est hortithérapeuthe et co-dirigeante de Terr’Happy entreprise à vocation sociale, qui a pour mission d’améliorer la santé de personnes vulnérables grâce au jardinage. L’hortithérapie vient de la racine latine « hortus » (qui signifie jardin) et du mot thérapie. A l’entendre, le mot semble à la fois nouveau et familier. Pourtant cette discipline, qui prône le bien-être autour du jardin, n’est pas nouvelle. L’hortithérapie est en effet reconnue depuis de nombreuses années dans les pays anglo-saxons. Aux Etats-Unis, le « père de la psychiatrie américaine », Benjamin Rush,  remarque dès le 19e siècle les effets positifs du travail au jardin pour les « aliénés » et l’hortithérapie s’enseigne à l’université à partir des années 1950.

D’autres pays sont précurseurs comme l’Angleterre, le Canada et le Japon. La pratique du jardinage peut influer sur les capacités mentales et physiques. « Les études et les écrits sont nombreux sur le sujet dans ces pays, la France est très en retard » témoigne Stéphanie.

En France, l’hortithérapie est reconnue dans la classifications des INM (Intervention Non médicamenteuse) de la plateforme CEPS (plateforme Collaborative d’Évaluation des programmes de Prévention et de Soins de support). Des associations fleurissent un peu partout pour proposer des ateliers de jardinage dans et hors établissements de santé. Une Fédération Française Jardin Nature et Santé est née en 2018. Ces activités s’intégrent peu à peu dans les protocoles de soin conventionnels.

La reconnexion au vivant est essentielle pour les malades du cancer

« Jardiner est très souvent associée à des souvenirs d’enfance, à des moments de plaisir, en famille, avec les grands-parents notamment, qui pratiquaient l’hortithérapie sans le savoir ! » précise Stéphanie.

La discipline peut être intégrée a une technique de soin, elle agit sur le bien-être physique, psychique et social. L’hortithérapie utilise les plantes et le végétal comme médiation thérapeutique. Il ne s’agit pas de supplanter les médicaments, mais d’accompagner les pathologies en réactivant des fonctions sensorielles altérées par la maladie et les traitements. La discipline est éprouvée pour des pathologies comme, l’autisme, l’hyperactivité des enfants ou l’anorexie.

« La connexion avec la nature, avec l’extérieur, le contact avec les plantes et le vivant sont primordiaux, plus particulièrement pour les malades du cancer qui doivent faire face à leur propre mortalité. Le jardin est utilisé comme un véritable média pour se reconnecter à soi, à ses émotions et ouvrir la parole.

Les stimulations douces des plantes, des insectes, de la terre suscitent un bien-être et une source d’émerveillement. Tous les sens sont sollicités : le son avec le chant des oiseaux, le bruissement des feuilles, le vent, le toucher de la terre, des plantes, l’odorat et le goût. Le rythme du jardin, du vivant, différent, est source d’apaisement. » raconte Stéphanie.

Les bienfaits sont multiples :

  • réduction du stress et de l’anxiété,
  • stimulation des fonctions sensorielles et cognitives,
  • incitation au mouvement,
  • amélioration de l’estime de soi,
  • maintien du lien social.

Une séance d’hortithérapie dure en moyenne 2h30 avec un groupe idéal de 6 à 8 personnes.

Stéphanie décrit chaque séance autour de trois temps :

  • un temps d’accueil avec un tour du jardin pour se reconnecter à l’heure, au jour et à la saison,
  • un temps d’activité,
  • un temps de clôture pour libérer la parole et échanger avec les autres sur le partage de la même expérience.

En conclusion Stéphanie précise « Bien sûr l’hortithérapie se pratique à l’extérieur, mais pas toujours. Lorsque cela n’est pas possible de faire déplacer le groupe, nous amenons le jardin à l’intérieur ! Et cela fonctionne également…»

Le mardi 6 juin à 14h, Une Luciole dans la nuit va proposer à ses adhérent(e)s une séance découverte d’hortithérapie. Plus d’informations : Une Luciole dans la nuit au 06 49 42 26 38 ou 06 72 21 31 52.

Stéphanie Personne est hortithérapeute depuis 7 ans. Docteur en Sciences du Végétal elle complète sa formation par de l’aménagement paysager. C’est une visite d’Ephad dans le cadre familial qui l’amène à s’intéresser aux jardins thérapeutiques (elle préfère le terme de « jardin de soins »). Elle se forme alors à la psychothérapie puis à l’hortithérapie (Approche Centrée sur la Personne). Elle fonde Terr’happy et intervient auprès d’Ephads, d’établissements médicalisés, ou sociaux. Elle anime depuis plusieurs années des ateliers d’hortithérapie auprès d’associations qui accompagnent les malades atteints de cancer. Elle est membre fondateur de la Fédération Française Jardins Nature et Santé.

Crédits photo: © Terr’happy